vendredi 1 avril 2022

Semaine 7...suite

 




Me revoici
Derrière moi il y a un drôle d'objet.
Je roulais gaiement sur la plage déserte quand un poteau avec des ballons colorés m'est apparu. De loin on aurait dit un arbre décoré comme pour un "beach party", enfin j'imagine. Mais en guidant ma monture vers cet étrange objet je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout ce que je croyais.




C'est une collection de casques de sécurité rejetés par la mer provenant sans doute des plateformes pétrolières. Les gens ont pris l'initiative de les ramasser et de les apporter à ce poteau. C'est de l'art populaire vivant, une œuvre  artistique où chacun contribue à faire une sculpture. Bon je déconne un peu, mais c'est quand même surprenant et inusité.





La plage est  très longue, elle  s'avance très loin dans la mer avec un fond marin ayant

 peu de dénivellation. Ce qui fait qu'il y a plusieurs vagues qui déferlent vers le rivage. 

J'en compte six. Une très très grosse, une très grosse, une grosse, une moyenne , une

 petite et une très petite. La nature  ne peut  crée que  six vagues à la foi dons faut pas

 désespérer...c'est la dernière*. 

*(contexte COVID, 1 avril 2022)

 

 

Ça génère un bruit constant et intense pour ne pas dire envahissant. En marchant sur

 la plage, on a l'impression qu'une énorme chute de calibre Niagara vous suit.  Le son

 enveloppant devient un mantra, enfin pour moi, et quand je suis sur mon  retour, je

 marche environ 2 heures par jour, je ferme les yeux et je m'endors  presque en 

marchant. Bon c'est tout moi ça, je sais que je vais faire des jaloux ou des jalouses.




Voici Lolita et Matthew Panschar

Lolita est venue me voir, ils étaient stationnés au fond de la route. Je crois qu'elle a remarqué que j'avais des aptitudes avec la mécanique : ) elle  est venue me demander si je pouvais les aider. Un jour de grand vent comme il semble y en avoir beaucoup ici, du moins en mars,  il ou elle a ouvert la portière côté conducteur et elle s'est violemment  butée contre les charnières toutes grandes ouvertes. Maintenant elle n'ouvre à peine que de 10 centimètres et frotte sur l'aile avant. Ils ont un Dodge sprinter de type campeur van. Malheureusement, à part enlever un petit bout d'aile, je n'ai rien pu faire. C'est du travail de carrossier. Malgré mon échec, Lolita m'a demandé si on pouvait prendre un verre dans la soirée, j'ai répondu "of course we can", mais je ne misais pas beaucoup là-dessus.  Il s'est avéré qu'ils ont cogné à ma porte vers les 19 heures, je crois. Nous avons passé une heure et demie à discuter.

Ils vivaient à Minneapolis, les évènements entourant la mort de Georges Floyd les ont traumatisés. Beaucoup de violence et d'émeutes, n'en pouvant plus, ils ont vendu leur condominium, s'achetèrent un campeur et prirent la route. Ils sont sur la route  depuis plusieurs mois, 8 ou 9, je crois. Ils ont visiter Montréal et la ville de Québec, ils ont beaucoup aimé Montréal, ils font du boondocking* quand ils le peuvent, ils sont passés par le Maine, descendu en Floride, passé par La Nouvelle-Orléans et les voici au Texas, la route les mènera en Californie et ils veulent se rendre jusqu'à en Alaska. Des vrais trippeux. Matthew, 57 ans, travaille en ligne et Lolita 62 ans donne des formations sur le web en je ne sais plus trop quoi, relaxation-détente? 

On s'est mis d'accord que 95% des gens sont bons, que la social-démocratie ce n'est  pas du communisme. Minneapolis se situe dans le Minnesota, un état du nord en bas de l'Ontario et  de la Saskatchewan. Matthew a un frère qui vit en Floride, en passant par là ils se sont évidemment arrêtés, mais Matthew et Lolita n'appréciaient pas trop la belle-sœur trop penchée sur Jésus. Des gens très sympathiques qui pensent comme vous et moi enfin vous étant vous et pas le Québec au complet. 

 

*En vérifiant le mot « boondocks » dans le dictionnaire anglais Webster’s New World, on peut lire la définition suivante : « a jungle; the backcountry; or a hinterland » (une jungle, arrière-pays, une contrée). Toujours selon le  dictionnaire Webster’s, le mot prendrait son origine dans le dialecte Philippin Tagalog qui veut dire montagne (bundok). Il  aurait été introduit en Amérique du Nord par des soldats américains ayant participé à la guerre américano-espagnole aux Philippines. Le terme bundok aurait également beaucoup été utilisé pendant la guerre du Vietnam et, par la suite, par le grand public.

De  l’association du terme bundok à la pratique du caravaning est né le mot boondocking. Ce dernier  définit la pratique de ce loisir lorsqu’elle est effectuée à des endroits où il n’est pas possible de se raccorder à l’eau, l’électricité et l’égout. Les purs et durs diraient également sans possibilité de branchement à un câblodistributeur ou à internet. On pourrait penser qu’il s’agit de camping sauvage, mais rappelons-nous que les caravaniers qui font du boondocking, possèdent des équipements (VR) qui leur permettent de se passer de ces branchements sans toutefois se priver du confort de l’eau, de l’électricité et de l’égout. Une juste façon de décrire leur manière de voyager serait de dire qu’ils le font en autonomie.


Du site web de  la Fédération Québécoise de Camping et de Caravaning.


1 commentaire:

  1. Queen & Slim / directed by Melina Matsoukas: le racisme, et Jungleland / directed by Max Winkler: le rêve, la violence et le 5%, d'ici et d'ailleurs. Lolita ne fait pas son âge, Matthieu et elle forme un beau couple, trippante leur (ton) histoire.

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