lundi 25 avril 2022

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Toujours au Grand Canyon


Voici une moto bien chargée.



Certains remorquent leurs voitures avec leurs VR, d'autres leurs motos.
Pourquoi un motocycliste ne pourrait pas embarquer son vélo?
Le gars est français du moins c'est que laisse croire sa plaque d'immatriculation
.



J'aime beaucoup la façon dont il déploie la béquille de sa moto.
Malheureusement je ne l'ai pas croisé.




Mon itinéraire passait par la 160, en roulant je me rends compte qu'à droite, il y a
ces étranges formations rocheuses qui s'élèvent au loin, Je me rends compte que
je passe dans l'arrière cours de Monument Valley. J'aurais pu passer plus au nord
et visiter ce lieu emblématique mais j'ai intentionnellement décidé de l'ignorer. C'est
que j'y suis déjà aller à deux reprises dans le même été et j'ai fait des images dont
je suis très satisfait,



Anecdote, Monument Valley 2016

Lors de mon voyage en 2016, j'ai effectué une première visite au parc Monument Valley seul en attendant que Sandra vienne me rejoindre. J'y ai passé six heures à attendre que le ciel se dégage. À mon arrivé le ciel était voilé à 80%. Je me suis assis sur un banc situé sur le belvédère où l'on peut embrasser toute la vallée d'un coup d'oeil. Le banc sur lequel j'étais assis avait une inscription, en fait, ce banc en béton, je croix, était une donation d'un ou d'une amoureuse de ce parc qui appartient au peuple Navajo. De mémoire, une inscription gravée sur  celle-ci dit  à peu près ceci: en espérant que cette vue vous apporte autant de plénitude qu'à moi. Je ne mets pas ça entre guillemets car je garde  plus un souvenir de l'esprit de l'inscription que de la véritable. J'aurais dû la photographier. 

En tout cas, je suis assis là depuis des heures et j'attends, frustré, sachant que je n'aurai peut être pas la chance de revenir ici dans cette vie, le ciel se dégage  peu à peu mais c'est  long. Trois heures  puis 4 heures c'est pas grave s'il le faut je coucherai sur place mais bon le ciel se découvre de plus en plus et le potentiel de faire de bonnes images commence à se dessiner. Je prends donc des images de temps en temps en me disant que ça pourrait se recouvrir  alors mieux vaut ne pas prendre de chance. 

Je suis sur le banc, le ciel est presque tout dégagé maintenant, j'attends. Débarquent quatre filles toutes excitées avec  leurs quatre chums. Ça cri, ça ri et youppi, elles décident de monter sur le parapet du belvédère, 1 mètre à peine de hauteur. Elles sont dos à la vallée  et ses superbes monuments, elles se prennent les mains et sautent  toutes ensemble en bas du parapet et leurs chums, les quatres, avec chacun leurs cellulaires les photographient. Une fois, ce n'est pas suffisant alors ça recommence une deuxième fois puis une troisième mais, comme je suis en train de me dire que je devrais peut être photographier ses touristes, qui viennent sûrement de très loin pour...pourquoi justement, pour tourner le dos à la vallée et faire des  SELPHYS à quatre mais voilà que je jette un coup d'oeil  au loin et j'aperçois au fond de la vallée un évènement météorologique que je sais exceptionnel, un orage, de la pluie, un arc-en-ciel et une tornade, Wow je me lève et commence à faire ce que je fais de mieux des rafales d'images pour créer une image exceptionnelle. Ce fut bref et intense et tandis que je photographiais cet évènement et bien ces énergumènes  n'ont rien vus, préoccupés  par leurs égoportraits.

Ils n'ont pas trainé, ils sont repartis dans leurs voitures, ils avaient tout vu. Je reste seul dans mon coin et je regarde les images que j'ai captées, assis sur le banc,  offert par ce donateur ou cette donatrice qui appréciait tant cette vallée, vient vers moi un indien Navajo avec son cellulaire très fière d'avoir été le témoin de cet événement, il me montre son image sur son appareil et il me demande si j'ai aussi réussi à capter ce moment inoubliable. Je lui répond que oui.








Celle-ci fut prise à la deuxième visite dans le même été avec Sandra



https://photoelements.smugmug.com/Earth/Great-West-American-Journey






Le Colorado, j'ai passé deux cols à presque 10,000 pieds d'altitude. La plaque
d'immatriculation  des voitures du Colorado est garnie d'une découpe de montagnes.
On comprends bien pourquoi une fois qu'on y est.




Le Kansas, des plaines et du vent, beaucoup de vent, ce vent fouette le camion qui
est très difficile à redresser, ce ne fut pas des journées reposantes à regarder le
paysage, malheureusement. Je me demande ce que Don Quichotte et son Sancho
Panza penseraient en voyant ces géants. Il y en a sur des kilomètres, en fait j'en ai
vu pendant presque deux jours.



Dimanche matin, Heritage, Pennsylvanie, 29 degrés.
voilà mon journal se termine. Aujourd'hui, lundi,  je suis à trois heures trente de la maison. J'espère apporter un peu de chaleur avec moi.


Il y a tant de choses que l'on fait dans une vie. Il est normal qu'on en oublie des parties alors  ce journal est ma façon de ne pas oublier. Je l'ai partagé avec vous pour vous faire rêver un peu. Pour ma part, je pourrai toujours le relire quand je serai au bord de l'abîme, comme je pourrai revisiter mes images et mes petits vidéos bien ordinaires mais qui me rappellent ce que j'ai vécu ici sur cette terre.









mercredi 20 avril 2022

Grand Canyon

Mardi 12 avril, je pars. Au Texas c'était le sable dans les oreilles et entre les dents. Au Nouveau Mexique, c'est la poussière dans le nez et les yeux. Un après-midi, ne pouvant pas lire à l'extérieur à cause du vent et de la poussière, je me réfugie dans le VR malgré que le thermomètre intérieur indique 30 degrés, à l'extérieur, c'est 26 degrés. Bon c'est sec alors c'est pas si pire. À un moment donnée la trappe au plafond s'ouvre toute grande sous l'effet d'un mini vortex et la poussière coule littéralement du plafond. Ce fut un grand ménage, toutes les surfaces ont été essuyées au linge humide, l'aspirateur portatif utilisé pour les cousins et tapis puis un secouage en règle de toute la literie. 

Une rafale  de vent au campement. Je regarde au dessus de ma tête et le ciel est un bleu magnifique, je regarde à l'horizon et le ciel est gris pâle, les montagnes  au loin sont à peine visibles. Dans toute la vallée flotte une fine poussière. J'ai compris que les hivers dans les  états du sud ouest, de janvier à début mai se passe en vent. Le point culminant s'en vient, les tornades dans le centre du pays, l'endroit se nomme  "tornado alley" et je vais y passer justement...





Plaine de San Augustin où se trouve le grand réseau de radiotélescopes. Sur ce plateau du Nouveau Mexique, il fait 12 degrés et il vente tellement que je peine à ouvrir la porte du camion. Je n'a pas vu Judy Foster je crois qu'elle ne travaille plus là.
 

En  Arizona, mercredi au petit matin.
Fini les 26-27 degrés.
      


Le parc National Du Grand Canyon, Arizona

Levé de lune au "Yaki point". En regardant les prévisions météorologiques pour
le lendemain, je me rends compte que la lune se lèvera à  18:06  et le soleil se
couche vers les 19:15 ça veut dire, encore de la lumière et chaude en plus dans
le canyon, en prime, c'est à 99%  la pleine lune. Une recherche sur Google me
conduit à un expert en astronomie qui recommande à des fans un point  de vue
au grand canyon pour  regarder le lever de lune, lune d'avril en plus, avril 2019.
Une autre recherche sur Google relative à des images "lever de lune+Grand Canyon"
ne montre rien de très spectaculaire. Dans la journée je me pointe bien à l'avance 
à ce point recommandé appelé  "Mather Point", ma boussole en main, je me rends
bien compte que cette lune ne se présentera pas au  centre du canyon mais plutôt
bien à droite. J'abandonne donc l'idée et je continu mon pélerinage. J'arrive à autre
point de vue indiqué sur la carte du parc, le Yaki Point, je fais quelques images mais
sans enthousiasme, je  pars puis me retourne et m'aperçois  que la lune se lève et
sur ce point de vue, avec mes figurants omniprésents toujours en train de se photo-
graphier mutuellement, ça devient très photogénique. De la chance!
C'est dans l'inattendue que les surprises s'apprécient le plus.





Moran Point






Desert View Point
La première journée, il y avait feu au loin, très loin je veux dire, le canyon était rempli
de fumée, j'en ai profité pour évaluer l'état des lieux. Le lendemain, l'atmosphère 
était clair. Ils disent que le meilleur moment pour visiter le Grand Canyon est de avril
à début juin avant les grandes vacances.  



Duck in the Rock. Voyez-vous un canard dodu en pierre quelques part?
Sinon, ce n'est pas grave. Vous pouvez apprécier la vue du Grand Canyon
tout de même.


Camp de base, dans la Forêt national,  À peine à 7 kilomètres de l'entrée Est du parc. Cette entrée est la moins fréquentée. Ce qui m'a permis de mettre la moto
en action et de faire tout le  parcours jusqu'au village du parc. La soute 64 devient une route panoramique avec des stationnements aux points de vue sur le canyon.
Les stationnements étaient occupés de moitié à complet. Je n'imagine pas comment ça doit être en milieu d'été où d'ailleurs le fond du canyon est moins visible dû à la charge atmosphérique d'humidité.








Camp de base à la porte Est du parc Grand Canyon. Au réveil, de nouveaux amis s'étaient joints à ma position. Un cercle s'est formé automatiquement, nous sommes en territoire Navajo tout de même : ) 


Farce à part, tous les matins je choisi un poste de radio à écouter, histoire de me mettre dans l'ambiance du pays, country, rock, Jesus, etc, mais le seul poste de radio durant tout ce périple que j'ai vraiment apprécié pour ses styles de musiques très diversifiés est la radio communautaire Navajo dont le mandat est, je présume, promouvoir l'identité du peuple Navajo. 
Navajo se prononce Navaro.

KGHR Navajo Public Radio 91.3 FM


Demain...objectif...Sandra.






mardi 19 avril 2022

Parc National White Sands...suite


Parc National White Sands...suite

En fin d'après-midi la lumière colore le sable et allonge les ombres.



Le parc national de White Sands est un terrain de jeu pour tous.



Le vent efface l'ardoise à chaque jour.



On recommande d'avoir une boussole si l'on veut s'aventurer loin de la route.


Le sable composé de gypse fait l'effet du talc sans être aussi fin tout de même.




 Le vent peut facilement effacer les traces en une heure.



Demain le Grand Canyon




dimanche 10 avril 2022

Semaine du 2 au 9 avril suite... "White Sands National Park"


Parc national de Whites Sands
Yucca





 

Le sable est fait de gypse, il est très fin. C'est agréable de marcher pieds nus dans les dunes, contrairement au sable de plage, il ne colle pas, pas besoin de se brosser les pieds avant d'entrer dans la maison. Mais le gypse est très alcalin, il faut tout de même se rincer les pieds.




Pattes d'oiseau


Pour obtenir une netteté sur tous les plans, trois photos furent prises, une pour l'avant-plan, une deuxième pour le plan central et la dernière pour l'arrière plan. Les trois images furent alignées dans photoshop, les zones de netteté de chacune d'entre elles furent combinées pour obtenir une netteté parfaite sur tous les plans.



       
Cette image est une combinaison de 5 images pour former un panorama.
On pourrait en faire une impression de 150 cm/60 pouces de lon
g.


   

                                    
        Voici un VR construit pour barouder dans les contrées post apocalyptiques.
      Critères requis:  avoir les connaissances requises et les équipements pour
      creuser un puit de pétrole au besoin.




Mon campement est à environ 5 km du parc. Plusieurs boondockers y sont installés.
Le sol est en parti composé de gypse et de sable. Fait que, quand le vent se lève
ça devient difficile à rester dehors. Température moyenne, 25 à 29 degrés, humidité
relative, à peine 8 %, la nuit jusqu'à 2 degrés.


      Kit nécessaire pour affronter le temps très sec, venteux et poussiéreux. 
      Ce n'est pas un lux.
















Vue du parc White Sands  de mon campement par une journée de grand vent. 

De  janvier à avril, c'est la saison des vents.

On averti que la poussière de gypse peut être nuisible à la respiration.







Coucher de soleil sur le bassin. Les montagnes sont découpées au couteau.
Le parc se trouve de l'autre côté à 5 kilomètres. On pourrait se demander pourquoi 
cet endroit est accessible gratuitement et que le KOA  lui est situé au centre ville à 
15 kilomètres du pack. Ce que l'image panoramique ne dit pas, c'est que ce lac est
en fait, le bassin de décantation des eaux usées de la ville de Alamogordo. 









samedi 9 avril 2022

Semaine 2 au 9 avril

Départ de South Padre Island, direction Nouveau-Mexique, destination White Sands National Park. L'autoroute 10 traverse les USA de la Floride jusqu'à Los Angeles, c'est l'autoroute la plus au sud. Température 32 degrés.

Paysage du sud du Texas où il y a encore du vert sur la carte topographique.

  

Je quitte l'autoroute 10 pour le coucher. Une halte pique-nique est la bienvenue. Trois autres voyageurs sont déjà installés pour la nuit. Le paysage est joli, le matin, je décide de continuer sur cette route, histoire de voir le "back country", la route me ramènera à la 10 un peu plus loin.



  
Sur cette "country road", je m'aperçois que certains décorent leurs clôtures de façon originale.



De retour sur l'autoroute 10, je bifurque vers le nord sur la 285 pour rejoindre Roswell au Nouveau-Mexique, pensant que je pourrais voir d'autres paysages pittoresques du Texas comme des décorations originales de clôtures. Pour être pittoresque, je ne sais pas, 300 kilomètres de paysages de champs pétroliers 
c'est long.  


Aussi loin que mon regard porte, à gauche comme à droite de la route, jusqu'à une
distance de 5 kilomètres de chaque côté, des réservoirs de toutes grandeurs, des
torches qui brûlent, des tuyaux, des foreuses, de temps en temps des puits d'une
hauteur de 30 mètres, des campements pour les travailleurs et ces lignes de
transport électrique qui m'accompagnent de chaque côté de la route qui se
rejoignant tout au fond de la route formant une perspective en point de fuite.


  
                                           

Bon, y'a un gars  qui a besoin désespérément d'un "boost", un vieux pick up, très 

"vintage", y'a déjà un type tout en vert...armée? Qui semble ne pas savoir quoi faire
avec les câbles.  Je m'arrête, prends mon kit de dépannage et je me dis que je vais lui
en faire un, moi, un "boostage". Mais là je ne trouve pas sa foutue batterie, soudain
je réalise que son pick up est en contreplaqué. Je me suis bien prendre..

     




                      Roswell, Nouveau Mexique



Roswell, Area 51, UFO. Ce n'est plus la petite ville des années 50, mais ce n'est pas
non plus une grande ville, mon critère...pas de Walmart : ) un musée au centre-ville,
sur le coin de rue, qui fait la jonction avec la route 285 et la 380, la route que je
prends pour aller vers l'ouest. Je m'arrête pour au moins entrer dans une des
boutiques de souvenirs, la mieux cotée sur google, en espérant trouver quelque
chose de drôle ou d'original, mais non, rien que des t-shirts plates, des tasses
poches et des livres relatifs aux extraterrestres.

Je poursuis sur la route 380 et au loin il y a cette chaîne de montagnes qui se
rapproche lentement. Toujours en terrain plat, mais la route se met lentement à
monter.













À l'arrêt pour la nuit, dans un chemin forestier recommandée par l'application "ioverlander".















Glencoe, Nouveau-Mexique, altitudes 1,800 mètres, 6000 pieds pour les boomers.
Au matin, je me dis que la colline derrière le campeur serait le fun à grimper,
mais en m'approchant ça descend plus que ça monte, il y a un ravin entre mon
objectif de mise en forme et moi. Je décide donc de prendre le chemin forestier
et de voir où ça mènera. Il fait un bon 24 degrés,1 heure 30 d'ascension qui mène
finalement en haut d'une autre colline. Plus je monte, plus il vente, tout en haut,
les rafales sont si fortes que je peine à maintenir un cadrage avec ma caméra.



















Il y a un ranch et plusieurs animaux sont en liberté un peu partout. Certains sont
très proches dont une bête avec de très longues cornes, broute à 30 mètres de moi.
Je me fais discret et passe mon chemin. D'ailleurs le VR est entouré de leurs cartes
de visite.



  



















































vendredi 1 avril 2022

Semaine 7...suite

 




Me revoici
Derrière moi il y a un drôle d'objet.
Je roulais gaiement sur la plage déserte quand un poteau avec des ballons colorés m'est apparu. De loin on aurait dit un arbre décoré comme pour un "beach party", enfin j'imagine. Mais en guidant ma monture vers cet étrange objet je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout ce que je croyais.




C'est une collection de casques de sécurité rejetés par la mer provenant sans doute des plateformes pétrolières. Les gens ont pris l'initiative de les ramasser et de les apporter à ce poteau. C'est de l'art populaire vivant, une œuvre  artistique où chacun contribue à faire une sculpture. Bon je déconne un peu, mais c'est quand même surprenant et inusité.





La plage est  très longue, elle  s'avance très loin dans la mer avec un fond marin ayant

 peu de dénivellation. Ce qui fait qu'il y a plusieurs vagues qui déferlent vers le rivage. 

J'en compte six. Une très très grosse, une très grosse, une grosse, une moyenne , une

 petite et une très petite. La nature  ne peut  crée que  six vagues à la foi dons faut pas

 désespérer...c'est la dernière*. 

*(contexte COVID, 1 avril 2022)

 

 

Ça génère un bruit constant et intense pour ne pas dire envahissant. En marchant sur

 la plage, on a l'impression qu'une énorme chute de calibre Niagara vous suit.  Le son

 enveloppant devient un mantra, enfin pour moi, et quand je suis sur mon  retour, je

 marche environ 2 heures par jour, je ferme les yeux et je m'endors  presque en 

marchant. Bon c'est tout moi ça, je sais que je vais faire des jaloux ou des jalouses.




Voici Lolita et Matthew Panschar

Lolita est venue me voir, ils étaient stationnés au fond de la route. Je crois qu'elle a remarqué que j'avais des aptitudes avec la mécanique : ) elle  est venue me demander si je pouvais les aider. Un jour de grand vent comme il semble y en avoir beaucoup ici, du moins en mars,  il ou elle a ouvert la portière côté conducteur et elle s'est violemment  butée contre les charnières toutes grandes ouvertes. Maintenant elle n'ouvre à peine que de 10 centimètres et frotte sur l'aile avant. Ils ont un Dodge sprinter de type campeur van. Malheureusement, à part enlever un petit bout d'aile, je n'ai rien pu faire. C'est du travail de carrossier. Malgré mon échec, Lolita m'a demandé si on pouvait prendre un verre dans la soirée, j'ai répondu "of course we can", mais je ne misais pas beaucoup là-dessus.  Il s'est avéré qu'ils ont cogné à ma porte vers les 19 heures, je crois. Nous avons passé une heure et demie à discuter.

Ils vivaient à Minneapolis, les évènements entourant la mort de Georges Floyd les ont traumatisés. Beaucoup de violence et d'émeutes, n'en pouvant plus, ils ont vendu leur condominium, s'achetèrent un campeur et prirent la route. Ils sont sur la route  depuis plusieurs mois, 8 ou 9, je crois. Ils ont visiter Montréal et la ville de Québec, ils ont beaucoup aimé Montréal, ils font du boondocking* quand ils le peuvent, ils sont passés par le Maine, descendu en Floride, passé par La Nouvelle-Orléans et les voici au Texas, la route les mènera en Californie et ils veulent se rendre jusqu'à en Alaska. Des vrais trippeux. Matthew, 57 ans, travaille en ligne et Lolita 62 ans donne des formations sur le web en je ne sais plus trop quoi, relaxation-détente? 

On s'est mis d'accord que 95% des gens sont bons, que la social-démocratie ce n'est  pas du communisme. Minneapolis se situe dans le Minnesota, un état du nord en bas de l'Ontario et  de la Saskatchewan. Matthew a un frère qui vit en Floride, en passant par là ils se sont évidemment arrêtés, mais Matthew et Lolita n'appréciaient pas trop la belle-sœur trop penchée sur Jésus. Des gens très sympathiques qui pensent comme vous et moi enfin vous étant vous et pas le Québec au complet. 

 

*En vérifiant le mot « boondocks » dans le dictionnaire anglais Webster’s New World, on peut lire la définition suivante : « a jungle; the backcountry; or a hinterland » (une jungle, arrière-pays, une contrée). Toujours selon le  dictionnaire Webster’s, le mot prendrait son origine dans le dialecte Philippin Tagalog qui veut dire montagne (bundok). Il  aurait été introduit en Amérique du Nord par des soldats américains ayant participé à la guerre américano-espagnole aux Philippines. Le terme bundok aurait également beaucoup été utilisé pendant la guerre du Vietnam et, par la suite, par le grand public.

De  l’association du terme bundok à la pratique du caravaning est né le mot boondocking. Ce dernier  définit la pratique de ce loisir lorsqu’elle est effectuée à des endroits où il n’est pas possible de se raccorder à l’eau, l’électricité et l’égout. Les purs et durs diraient également sans possibilité de branchement à un câblodistributeur ou à internet. On pourrait penser qu’il s’agit de camping sauvage, mais rappelons-nous que les caravaniers qui font du boondocking, possèdent des équipements (VR) qui leur permettent de se passer de ces branchements sans toutefois se priver du confort de l’eau, de l’électricité et de l’égout. Une juste façon de décrire leur manière de voyager serait de dire qu’ils le font en autonomie.


Du site web de  la Fédération Québécoise de Camping et de Caravaning.